sans mot dire. ez.



Sans mot dire.



Page 60.  

1.   Métronome.

conflits d’intérêts qui ne sont ni les nôtres ni humain
bouleversements climatiques renversés dans la seconde
ou pas
abus des castes dirigeantes et ecclésiastes
épouvante de leur silence et de leur choix.



2.   Fabrique.

elle récite à voix haute comme si elle parlait toute seule
comme si tout se passait derrière moi. 
comme il ne reste plus grand-chose de nos rêves
que l’abrupt souvenir et son mâle de tête.



3.   Croche.

la taule, l’ennui, la tôle, l’usine
l’absence
de fenêtre, de repos et de soleil. Mourir
mourir
au soleil entre le fouet et les chants imaginez
imaginez maintenant



4.   Hamlet.

je
ah
me
ahrg 
meu
ha
re.



X.

1.     Territoire.

C’est un peu plus long que l’éternité
C’est une longue nuit, longue et verbalisée.
C’est l’éternité qui s’installe, l’éternité qui se débat.

La longue anticipation de son propre néant.
La lente approximation de sa propre fin.
Le cadavre tétanisé des dieux, leur lente dissolution.

Et c’est dans ma nature d’en posséder tout le mâle
Chaque minute et chaque travers et de me retrouver
En face la mer un peu plus loin.



2.     Cathédrale.

Juxtaposition exacte.
De ce que l’histoire à fortifié.
L’émancipation de sa propre fin. Je répète
L’émancipation de sa propre faim.
L’exquise controverse en sa chair révélée.
Bien autrement la contradiction de soi.
C’est un peu plus de courage, un peu plus
De poésie.



3. Morse.

Plastique irréprochable et désincarnée
Autre calcul de la pierre
L’exacte obsession des formes
Privilège monstrueux de l’ennui

Long silence sculpté sur des kilomètres
L’ombre sculptée par la foudre
Réflexe nocturne
Culte intact de la proie

Un parfum d’éternité
Dans la retenue des astres
Que l’amer égal

Esthétique animale
Simple inquiétude
Entre désenchantement et hallucination.



III.

1.   Arabesque.

obéissant tel un ange sa propre chute
je me retourne parfois comme si de rien n’était
je suis.



2.   Asymétrie.

complices des ruines et de l’oubli
pour nous distraire
de la faim comme de l’ennui. 



3.   Capsule.

face à l’amer
suffit ses lèvres
à temps de luxe.



4.   Percolateur.

Tout est prévu
Sauf le mauvais temps
Et ce n’est pas là une surprise.



5.   Anabase.

J’ai fait la part des choses
Et il n’y a rien
De plus étrange ni de plus humain.



6.   Métamorphose.

Je me dois d’être
Meilleur que ça. Plus humain
Ou moins rêveur.



7.   Scanne.

Tant va la cruche à l’eau
Que j’ai fini par ne plus boire
Plus que des bières.



8.   Légende.

de ce monde mais presque.
pathétique mais presque.
ou l’irréparable nature. 



9.   Repère.

J’ai toujours gardé quelque chose
D’une vierge et ce
Depuis mes premiers maux.



10.                    Poutre.

Je finis difficilement une partie du ciel
Je mange très seule j’ai très mal à dormir
Je bois de trop.



IV.

1.   Sans titre.

Je pourrai écrire
Des poèmes dont la facilité dépasse
La fiction et la gratuité
le naturel.



2.   Ehze.

Homo
Sapiens
Et poète par-dessus
Le marché.



3.   Métempsychose.

que me laisses tu
sinon le cœur
gros et
les mains vides.



4.   La particule de dieu.

Je suis là
Où le ciel finit
Avec les calanques
Tout à mon Ezhe. 



5.   Noctambule.

à côté de toi
telle une exquise controverse
notre chair se révèle
dans son exacte juxtaposition.



6.   Tournesol.

Cadavre éternel et tétanisé.
Effraction du mâle d’autrui.
L’empreinte et la susceptibilité.
Exaspération du mâle d’autrui.



7.   Antagonisme.

l’amour m’aura appris qu’être seul
comporte autant de danger que de dégoût
qu’il n’y a rien
de véritable, de nécessaire, ou d’éternel.



8.   Bleu.

du parallélépipède de ses secrets à la nudité des angles
de la quadrature de son squelette au funiculaire de son chantage
et l’horizon qui s’effondre
à l’inverse du moindre tremblement.



V.

1.   Caraïbes.

Si ce n’est un je
Mais qu’une question
Et que la question
Saborde son salut
Est dans déboire.



2.   Atlas.

D’une outrageante lucidité
j’expire
la vertical du tragique
la nature abrégée et colossale
de naître au monde la chute, l’éloquence et la foi.



3.   Contrebasse.

Marcel Proust
Quand il n’écrit pas est
Très difficile à lire. Aussi le jazz
Quand il n’est pas joué
Est inaudible.



4.   Récidive.

Hitchcock vend des voitures et Malraux ne fume plus.
Les uns dans un paradis organisé et d’absinthe rectifiée.
Burroughs dans un Nirvana électrique, saturé et crucifié.
Et moi et moi et moi, tatouée de tous ces rêves maoris
Toute une nuit écrasée de symboles, de mystères et de secrets.



5.    

j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris
j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris
j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris
j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris
j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris j’écris



6.   Hollandais.

je te mènerai en bateau on ira
de travers on ne s'occupera plus
de nos défauts on ne croira plus
en rien on évitera les mauvais
rêves et on finira bien
par s'aimer.



7.   Cirque.

Buffon de ces dames je suis
Un homme
Ridicule, égoïste et à
La vilénie intacte
L’exacte satisfaction du mâle d’autrui.



XY.

1.   Déboire.

j’ai pas le téléphone
j’ai pas le permis
j’ai pas la télé
j’ai pas à bouffer
j’ai pas envie de dormir
et il n’y a pas de souci.



2.   Pantin.

je suis las
aussi las que dégoûté.
il fut un temps où j’étais plus
jeune 
et mieux rasé. maintenant
j’ai un chat, je peins
je me branle,
et ça me réchauffe
et ça me réconforte.



3.   Cour.

sois honnête
tu finirais par te mentir
tais toi
il n'y a pas de bonne réponse
sois droit
tu te ferais souvent enculer
garde les yeux ouverts
tu finirais par te perdre
ferme les yeux
tu finirais pas te pendre
et montre moi
le goût qu'a la mer.





                Ehze. Koe.




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